Chers lecteurs
Autant vous le dire tout net, aujourd'hui nous n'avons rien de spécial à dire.
Mais attention : à notre époque hyper super over mega mediatisée, où d'aucuns se torturent le chou-fleur pour savoir quoi raconter de polémique, de sordide ou de violent, ne rien dire est déjà en soi une bonne nouvelle.
Remarquez bien : PNM aujourd'hui a décidé de ne vous raconter rien de spécial. Rien. Délibérément, il renonce à prendre sa part aux curées médiatiques, aux attaques mesquines, aux hallalis approximatifs et aux faits divers dégoulinants. Il ne cherche même pas à se poser en redresseur de tort, en arbitre au dessus de la mêlée, en observateur averti qui en vaut deux, en donneur de leçons à bon entendeur salaud salut.
Et c'est ça, la bonne nouvelle : rien dans cet article ne vous apprendra rien ; et par conséquent, rien de moche, de bas, de vil, de beurk et de caca ou de pas gentil gentil : admirez la performance!
Vous croyez qu'on ne pourrait pas, nous aussi, trouver un moyen de participer au grand déballage? De dire la France la France oulala mais mon pauvre ami? de spéculer, susurrer, insinuer que voilà, c'est pas qu'il soit méchant, mais bon ce pauvre Hollande est à la choucroute garnie ce que le radis noir est à la météorologie nationale, c'est à dire un vous voyez ce que je veux dire? vous croyez qu'on n'aurait pas envie, de le dire, nous aussi? De nous insurger. D'avertir solennellement. De prendre date.
De souligner qu'avant, vous voyez, avant, jamais, jamais ce ne se serait ; et encore, je pèse mes mots. Hein, vous croyez pas qu'on aimerait en dire, nous aussi, des phrases comme ça?
Et de dire sur les autres pays? Hein? Oui heu tout ça la Grèce la Chine le Portugal et la Corée du Nord, vous croyez pas qu'on aimerait se lâcher un peu sur eux? L'Albanie le Magrheb La Haute Loire et tout ça? On aimerait bien nous aussi balancer un peu des phrases définitives et des comparaisons oiseuses.
Et la crise? La récession? vous croyez pas qu'on aimerait en parler? Dire récession ou déclin, et gloser sur l'inéluctabilité de la friction continue des peuples? Qu'on l'avait bien dit et que comme disait de Gaulle? Et la banlieue la banlieue ; la réforme ; le parcours résidentiel et la mixité sociale ; l'environnement et la planète ah la planète on n'aurait pas fini d'en parler mais j'ai mon hélico qui m'attends.
Et vous croyez pas qu'on aimerait se demander si la chèvre aimerait pas se marier avec le chienne, et adopter peut être des canards, et peut être des marrons d'inde. Et dire tout ce gaspillage, mais tout ce gaspillage! Parler des bons à rien et des gains aux lotos, des salaires éhontés mais on n'est pas les plus à plaindre vous savez, de la compétitivité, ah la compétitivité, il y aurait beaucoup à dire, et peut être du neuf allez savoir... Parler de l'UMP ; tout çaaaaaaaaaaaaaa.
Mais nous non. Rien de tout ça. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. On fait un article juste comme ça, pour dire à nos lecteurs qu'on existe toujours, et surtout qu'on a besoin d'eux, qu'on les aime nos lecteurs. Hein, qui vous dit ça finalement? Pas grand monde. Et bien nous on vous le dit. Et voilà, écoutez la différence. Car c'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvage, et tant va la cruche à l'eau qu'à la fin. Et inversement. Ou non. (le "ou non" est très tendance en ce moment, vous remarquerez et vous pouvez en glisser un de temps en temps dans la conversation pour faire à la page).
En fait, j'écris aussi cet article pour une autre raison, mais je sais pas si je vous la dis. Allez, je vous la dis : voilà : je voulais aussi voir jusqu'à combien de caractères on peut mettre dans un article, car je sais qu'il y a une limite en nombre de caractères, mais ne me souviens plus trop laquelle. Mais je crois que finalement il vaut mieux s'en tenir là, arrêter cette suite de mots s'il est encore temps, parce que si par hasard vous êtes arrivés jusqu'ici, c'est déjà très bien et je vous remercie, d'autant que je n'ai mis ni couleur ni souligné ni intertitre ni une pauvre photo alors vous êtes bien courageux d'avoir lu jusque là, et je vous en remercie bien sincèrement. On fera mieux la prochaine fois car rien n'est jamais inéluctable et inversement vice versa.
Voilà : vous savez maintenant la bonne nouvelle. Je vous laisse maintenant vaquer à vos occupations qui si elles sont certes pressantes et importantes et semblent s'imposer à vous n'en sont pas moins à regarder avec discernement et distance car tout bien considéré est ce que le temps perdu n'est il pas là où on le voit le moins? Et peut être que lire PNM c'est du temps bien utilisé, voire du temps de gagné va savoir, puisqu'on vous dit qu'on vous aime!
Bisous de la chèvre, du chien et du pool de poules.
La prochaine fois, et on vous mettra une photo!
Je m'arrête ; dommage, j'avais encore de la place pour écrire...
Bickett
